À la veille de la clôture du Sommet des trois bassins à Brazzaville au Congo le 28 octobre 2023, un nouveau rapport met en lumière les menaces qui pèsent sur les trois principaux bassins forestiers de la planète, à savoir l’Amazonie, le bassin du Congo et Bornéo-Mékong-Asie du Sud-Est. Les principales menaces identifiées incluent l’exploitation minière, pétrolière, gazière et agricole.
Bien que les forêts de ces bassins jouent un rôle crucial en tant que puits de carbone, absorbant, par exemple, 610 millions de tonnes de CO2 par an dans le bassin du Congo, leur destruction par des activités humaines, telles que l’exploitation minière et l’agriculture, est en cours. Près de 20 % des forêts tropicales intactes de ces bassins se trouvent actuellement dans des concessions pétrolières et gazières actives ou potentielles.
Le rapport, intitulé « Three Basins Threat Report » et publié avant le Sommet des trois bassins, a été élaboré par un consortium d’organisations non gouvernementales (ONG) telles qu’Earth Insight, Rainforest Foundation UK, Dynamique des groupes des peuples autochtones (DGPA), Ajemalibu Self Help (Ajesh), Auriga Nusantara, Coordination des organisations autochtones du bassin amazonien (COICA) et Amazon Sacred Headwaters Alliance.
Le bassin du Congo, qui s’étend sur 180 millions d’hectares, est particulièrement menacé. Plus de 72 millions d’hectares, soit plus de 39 % des forêts tropicales humides non perturbées de ce bassin, sont actuellement couverts par des blocs pétroliers et gaziers, principalement en République démocratique du Congo (RDC), à l’est du Congo, à l’ouest du Gabon et au nord de la République centrafricaine (RCA). De plus, environ 27 % des forêts tropicales humides non perturbées, soit près de 48 millions d’hectares, se chevauchent avec des concessions minières.
Les communautés autochtones, composées d’au moins 150 groupes ethniques vivant dans 17 000 villes, villages et communautés dans l’ensemble du bassin du Congo, se retrouvent désormais dans des blocs pétroliers, gaziers et des concessions minières. Le rapport souligne que la déforestation s’accélère, avec plus de 600 000 hectares de forêts primaires perdus dans le bassin du Congo en 2020.
Si l’exploitation continue, la biodiversité riche de cette région, qui abrite 10 % de la biodiversité mondiale, pourrait être menacée, contribuant ainsi à un réchauffement climatique progressif.