Depuis neuf ans, une audacieuse start-up sénégalaise s’attaque au défi du tri des déchets pour contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Dans une métropole de plus d’un million d’habitants, où les déchets sont souvent déversés en vrac dans les décharges, le tri et le recyclage représentent un défi de taille.
Au lieu des traditionnels camions-poubelles, c’est un pick-up blanc chargé de sacs en toile de jute qui sillonne la ville pour collecter les déchets recyclables de plusieurs entreprises partenaires. Alphouseyni Bodian, responsable des collectes, explique le processus : « Ils entrent avec chacun un sac pour le plastique et un autre pour les déchets en aluminium et en métal ».
Dans la cour du bureau d’études de la start-up, des poubelles distinctes sont prévues pour les déchets organiques, le papier, et les plastiques et l’aluminium. Cependant, à l’intérieur, le mélange est souvent inévitable. Bodian souligne la complexité du tri en entreprise et la nécessité de sessions de sensibilisation régulières pour éduquer et encourager à trier correctement.
Le fondateur de Ciprovis, Abdoul Bakhy Mbacke, rappelle les progrès réalisés depuis le lancement de l’activité en 2014. Au début, le tri n’était pas compris, mais avec plus de 1 000 ménages et une centaine d’entreprises à Dakar, Mbour et Thiès, la start-up a gagné en adhésion.
Depuis 2017, Ciprovis développe également ses propres solutions de recyclage, transformant le papier et le carton en barquettes d’œufs, et l’aluminium et le métal en ustensiles de cuisine. Le défi persistant réside dans le recyclage du plastique, en particulier le PET des bouteilles, une difficulté technologique qui demeure à surmonter.
