Sous la protection contre le braconnage, la plus grande population mondiale d’éléphants est actuellement menacée par la sécheresse. Selon le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), au moins 100 éléphants ont péri dans le parc national de Hwange, la plus vaste réserve naturelle du Zimbabwe.
Les pluies d’été au Zimbabwe ont accusé un retard d’environ cinq semaines en raison du phénomène El Niño, qui se manifeste par une augmentation de la température à la surface de l’eau. Dans le parc national de Hwange, couvrant environ 15 000 kilomètres carrés dans le nord-ouest du pays, de nombreux points d’eau autrefois abondants se sont transformés en flaques boueuses. Les quelque 45 000 éléphants de la réserve ont été confrontés à un stress hydrique sévère. Épuisés par le manque d’eau, des dizaines d’entre eux ont succombé.
« À la fin de la saison sèche, les éléphants sont toujours affaiblis. Pendant la saison sèche, les éléphants restent toujours autour des points d’eau, se nourrissant de la végétation avoisinante. Plus la saison sèche dure, plus ils doivent s’éloigner des points d’eau pour se nourrir et revenir pour boire. Donc, si la saison sèche se prolonge, les distances à parcourir deviennent trop importantes, et les éléphants s’affaiblissent, certains finissant par mourir », explique David Germain-Robin, du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW).
L’IFAW indique que les 104 forages d’eau alimentés par énergie solaire du parc de Hwange n’étaient pas suffisants pour faire face aux températures extrêmes qui assèchent les points d’eau existants, forçant les animaux à parcourir de longues distances à la recherche de nourriture et d’eau. « Au moins 100 éléphants auraient déjà péri en raison du manque d’eau », déplore l’IFAW.
Cette nouvelle sur la menace pesant sur les éléphants au Zimbabwe survient alors que la 28e Conférence des Nations unies sur le climat (COP28) venait de se terminer à Dubaï, aux Émirats arabes unis. Au cours de ces négociations, l’IFAW a mis en avant l’impact dévastateur du changement climatique sur la faune et les êtres humains. Phillip Kuvawoga, directeur du programme Conservation des habitats à l’IFAW, a souligné que les animaux sauvages jouent un rôle crucial dans la prévention de la libération de carbone dans l’atmosphère et a appelé à une approche intégrée et holistique pour soutenir les habitats et les communautés résilientes au changement climatique.